top of page

Qu'est que l'Approche Centrée Solution ?

L' ACS

230523_IFA ACS_Logo_CerclesJaunes.png

La thérapie brève centrée solution fait partie, même si elle s’en démarque sur certains aspects, du courant systémique en psychologie. Elle est utilisée bien évidemment en thérapie, et dans une multitude d’autres contextes comme le travail social, l’enseignement, le management, l’entreprise, le coaching et au-delà.

 

La thérapie solutionniste est apparue dans le début des années 1980 au BFTC, centre de thérapie brève familiale à Milwaukee créé par Steve De Shazer et son épouse Insoo Kim Berg. Tout en puisant ses racines dans les travaux du Mental Research Institute de Palo Alto, elle va s’en singulariser puisqu’elle va définitivement se détourner notamment de toutes élaborations causalistes. Guidée par les apports de Milton Erickson et la philosophie de Ludwig Wittgenstein, elle va alors emprunter et dessiner une nouvelle voie qui en se basant sur des recherches empiriques et inductives lui permettra de développer des concepts novateurs.

​​   CONVICTIONS   

Cette approche innovante s’inscrit dans la mouvance de la cybernétique de second ordre et repose sur plusieurs convictions :

​ils détiennent la capacité innée de construire des solutions et des significations qui peuvent améliorer leur vie, cependant l’ampleur de leur problème peut avoir occulté du paysage cette capacité et leurs ressources,

Les clients sont compétents,

​les clients veulent changer, la résistance au changement n’existe pas.

En s’appuyant sur ces convictions, il s'agit alors pour l’intervenant de créer les conditions d’un accompagnement qui pourrait leur permettre d’utiliser de façon créative toutes leurs compétences et possibilités d'adaptation personnelles.

Une des grandes particularités de cette approche est qu’elle ne propose aucune théorie sur le client, elle s’appuie uniquement sur une théorie de l’accompagnement construite à partir de la clinique.

Le travail de l’intervenant n’est donc plus consacré à l’évaluation, au diagnostic et à l’élaboration de typologies de problèmes ou de clients pour concevoir les interventions qui en découlent. Il vise à créer un espace relationnel ouvrant à la cocréation de nouvelles significations favorables aux changements et donnant toutes les chances au client d’identifier et d’amplifier ses ressources personnelles afin qu’il continue à les mobiliser pour aller vers ce qu’il souhaite.

La dynamique d’accompagnement repose sur l’hypothèse solution et non plus sur l’hypothèse problème. Quelles sont les différences entre ces deux hypothèses ?

Différences entre hypothèse problème et hypothèse solution

Si l’intervenant s’appuie sur l’hypothèse problème, il pense que le client souhaite résoudre, réparer ou amoindrir son problème ce qui le porte à demander :

Quel est votre problème ?

En quoi puis-je vous aider ?

​Pour ce même problème, si l’intervenant s’appuie sur l’hypothèse solution, il demandera :

Quels sont vos meilleurs espoirs par rapport à notre travail ?

Quelles différences, aussi petites soient-elles, remarquerez-vous dans votre vie qui vous feront dire qu’il est utile ?

(G. Shennan 2019)

Il faut donc ici d’ores et déjà repérer un « piège linguistique », qui s’il n’est pas déjoué, ne permet pas de comprendre le changement de paradigme et de dynamique proposé par l’approche centrée solution. Ce piège est l’utilisation dans les deux approches (l’approche par résolution de problème et l’approche par construction de solution) du même mot

« SOLUTION ». Le mot est identique mais ne recouvre pas le même sens. Dans l’approche dite de résolution de problème, le mot SOLUTION correspond à toutes choses permettant de résoudre et/ou amoindrir le problème.

Dans l’approche centrée solution, le mot SOLUTION renvoie à tous moyens, au sens large du terme : représentations, comportements, compétences, stratégies, valeurs, etc. appartenant à la personne et susceptibles de lui permettre d’aller vers le futur préféré qu’elle aura identifié.

​Cette hypothèse, qui va orienter les interventions du thérapeute centré solution et le pousser à demander au client à quoi ressemblerait sa vie si ses meilleurs espoirs étaient réalisés, repose sur deux constats :​​

1- Il est beaucoup plus probable d’arriver là où vous souhaitez vous rendre si vous avez identifié votre destination et que vous l’avez rentrée dans votre GPS !

2- L’endroit où vous souhaitez vous rendre n’est pas prédéterminé par l’endroit d’où vous êtes parti ! Comme le dit Steve de Shazer « les sujets de plainte qui amènent les clients sont comme des tickets de métro. Ceux-ci permettent au passager de franchir le tourniquet, mais ne permettent pas de savoir quel train il va prendre, ni à quelle station il va descendre. L’endroit où il veut se rendre n’est pas prédéterminé par celui d’où il est parti. »

Si l’on fait un parallèle avec les lois de l’attraction universelle, un des inconvénients majeurs des problèmes est que plus ils sont importants, « lourds », plus ils exercent une influence gravitationnelle forte sur l’attention que le client, et possiblement le thérapeute, vont y porter. Ainsi le client sait parfaitement et précisément qu’il ne veut plus de ce problème, qu’il veut s’en éloigner mais la plupart du temps il ne sait pas, ou a perdu de vue, ce vers quoi il voudrait aller.

Le thérapeute ACS, en questionnant précisément le client sur ce à quoi ressemblerait sa vie si le problème avait disparu ou encore si ses meilleurs espoirs étaient réalisés, lui permet de commencer à “créer une nouvelle planète” exerçant une nouvelle force gravitationnelle sur l’attention du client et du thérapeute. La dynamique de travail peut alors prendre une autre direction, celle de servir ce vers quoi la personne souhaite se rendre.

Extrait du texte écrit intitulé

Présentation de l'Approche Centrée Solution

par Jean-Paul Durand 2023

bottom of page